Ce week-end avait lieu l’Ironman de Vichy ! Virginie, notre coach jeune, qui va à la rentrée animer le créneau course à pied jeune du mardi était au départ de cette distance mythique ! Arrivée sur place, mauvaise surprise, la natation est annulée, mais voilà cela ne la décourage pas elle est venu pour réaliser son rêve Ironman et elle va le réaliser ! Voici son résumé de course :
Départ

« J’arrive sur le site, je dépose mon sac Streetwear, j’arrive au Bike Park. Le coach est là, il me rappelle quelques consignes en me disant : « N’oublie pas, c’est juste une sortie longue, rien de plus ». Sa manière à lui de m’enlever le stress du départ. Le départ en rolling start est donné. Objectif : 11h30. Ca roule fort au départ, mais rapidement on arrive sur une première montée, à la sortie de Vichy. Coup d’oeil au cardio, beaucoup trop haut, mais j’étais prévenue. L’excitation et l’adrénaline me font monter à 168 bpm. J’essaie de souffler au maximum pour retrouver un rythme normal. S’en suit un enchainement de montées, de faux plats, à travers les campagnes auvergnates…Imaginez au petit matin, le soleil levant et l’humidité ambiante de la veille, un décor paisible et…. Le silence ! Un silence tellement incroyable… Je n’entendais que les petits oiseaux et le bruit des roues carbone arrivant derrière moi, un début de journée qui vous fait oublier le temps… Mais pas pour longtemps, car il ne faut pas s’endormir !
Le Vélo
Je jette un coup d’oeil rapide sur le cardio, sans regarder les kilomètres ou ma moyenne, non représentative à cette étape là du parcours. Première vraie descente sur les freins, trop de concurrents aux alentours, donc, pas de risque à prendre La vraie difficulté arrive, la montée vers Chatel Montagne, environ 10km d’ascension si mes souvenirs sont bons. Je ne me presse pas, j’analyse le parcours et mes sensations. J’ai l’oesophage en feu et je ne sais pas pourquoi. Manger est un supplice, mais soit. Je dois manger c’est une obligation, et boire aussi Le village est sublime, leurs habitants survoltés, c’est un petit air de Tour de France qui nous attend en guise de récompense. KM 60, on arrive sur un plateau, le sol est granuleux, on est tout le temps en prise, impossible de relâcher mon effort, mais ce détail, je le savais aussi, donc je l’ai géré au mieux. Durant le premier tour, il y avait du monde sur le parcours, par ci par là, c’était plutôt agréable d’être entourée ! Je pars à la chasse des filles de ma catégorie 35/39, mais je réalise que je n’ai vu personne depuis le départ… Pourquoi? Je n’en ai aucune idée, peut être sont-elles devant moi ? Plus je dépasse des féminines, plus j’espère en croiser de ma catégorie, eh bah… non. La descente vers Vichy et vers Cusset, quel bonheur ! 30km de descente !!! Le pied total !!! J’avoisine les 55-60km/h et je kiffe les virages, quand tu sais que la route est fermée, il n’y a que du plaisir à prendre ! On arrive au KM 90, mais je ne reconnais pas Vichy. Eric, que je rencontre à ce moment là, me dit qu’on tourne vers Cusset et qu’on repart sur la boucle initiale. Okay ! Donc dans ma tête, je me dis : « 60km de montée, je sais à quoi m’attendre, donc j’y vais en gestion, et je bourre dans les 30 derniers » Psychologiquement, le fait de scinder les distances me semble tout à fait convenable ! Le deuxième tour est beaucoup plus calme que le premiers, de gros écarts se sont créés et je me retrouve beaucoup isolée .

Pas embêtant pour moi, je m’entraine tout le temps seule dans mon coin ! Avec Eric, on fait un peu de chassé croisé, il part devant, puis je le rejoins, on papote de temps à autres. « Ah ! Virginie est là » me dit-il ! Et ça me fait rire à chaque fois. On croise des gens à l’apéro vers midi, on rigole avec les bénévoles, l’ambiance est tellement bienveillante ! 30 derniers KM. Je me retrouve avec David et Tanguy et en un clin d’oeil, on avait décider d’envoyer. Je suis persuadée au fond de moi qu’ils voulaient me faire une démonstration de testostérone, mais je reste avec eux durant tout le long, 65 – 70km/h, même pas peur ! On a tous la même réaction arrivés en bas: « Wowwww it was AMAZING » (oui David est Londonien ) C’était génialissime ! Je comprends que la transition n’est plus très loin, j’essaie de manger un peu et de boire, et j’ai surtout une envie pressante que je retiens depuis 7H… J’ai beaucoup envié tous les hommes qui se sont arrêtés sur le parcours mdr et je me dis… ouai, la nature vous offre des avantages. Mais pour moi, hors de question de m’arrêter et de perdre du temps, j’attend à la transition.
T2 + Marathon :
Je pose le Bike après 7h16 d’effort, avec le sourire et l’envie de me mesurer à la CAP! J’enfile mes baskets, ma casquette, mes lunettes, et hop ! Je pars faire pipi. Oui ce détail de l’histoire est important mdr car à ce moment là, le soulagement est terrible. 7mn et quelques de transition, autant dire quasi rien ! Quand je vois que certains ont ouvert leur Tupperware rempli de pâtes, tranquillou assis sur une chaise, je me dis que je suis une extraterrestre. Je pars à pied, direction l’arène ! Jay, est là. Première dose d’adrénaline, la coach dit tout fort « bah dis donc, t’as cueilli des fraises ou quoi? » Merci coach. Je t’en veux encore. Après coup, il me dira qu’il a eu peur que quelque chose me soit arrivé sur le parcours, car il n’avait pas connaissance à ce moment là de ce qu’était vraiment le profil de la partie Bike. Ma foulée est légère, incroyable, 4:55/km, premier tour. Je me cale finalement en 5:18, c’est exactement ce que je voulais. Cardio : 165 bpm, juste parfait, allure course, et hop, je me mets dans ma bulle. Toujours pas de Femme 35/39… Mais elles sont où bordel? Je me sens inconfortable d’un coup …Bref. Je vous le donne en 1000… 14ème kilomètre, c’est le temps duuuu??? Vomito ! Je repars… Comme une balle en 5:05 ! Libérée délivrée !!! J’arrive enfin à re-boire et re-manger: de l’eau, de la St-Yorre (oh punaise, alors cette eau elle fait trop du bien ! ) et un quartier d’orange à chaque ravito. La fraicheur des fruits me fait vraiment du bien ! Je me mets volontiers sous tous les jets d’eau qui sont sur le parcours, pour éviter la surchauffe. Je ne m’arrête jamais aux ravitaillements. Je la fais à la Kenyane: je prends au passage, je bois en 2secondes, je jette dans la poubelle et je continue. Ce rythme me va bien, je refais ça à chaque fois. J’arrive à nouveau dans l’arène, une acclamation arrive, Olivier Bachet est scotché par ma foulée légère et me prédit un négatif split. Les applaudissements sont vivifiants ! Au bord du parcours, Patrick me dit: « Tu es 4ème Virginie ! 4 ! 4 ! » Wow…Il est temps de gérer à mort, et de conserver ce classement de rêve ! 34ème KM … Ravito, vomito… Oui bon… c’est ma manière à moi de remettre la machine en route. Un anglais me demande « Do you need help? Medic assistance? » « No no thank you, it’s ok !!! » Je repars avec lui en 5:15, il a halluciné. On parle de Londres, de Harry Potter, de son amour pour la Ville de Vichy, c’est sa deuxième participation et il adore ! On se dit : ok, on finit ensemble ! Il a une super allure, et je le prends pour lièvre. Finalement, il s’arrête à l’avant dernier ravito. Moi pas, je continue à courir, j’ai une place à garder. Il me reste 4km. 4km, ce n’est pas grand chose, je peux le faire seule ! Là, j’avoue, c’est la première fois que la douleur passe au premier plan, je ralentis mon allure, mais je m’oblige à prendre du plaisir et à kiffer ces derniers kilomètres qui resteront dans ma mémoire ! J’arrive au dernier ravito… dernier tournant… Tapis Rouge Samuel annonce à Jay que j’arrive sur la Finish Line. Tout le monde m’attend ! Je suis euphorique ! Fière, heureuse ! J’exulte de bonheur ! Je vis ma Finish Line comme une star !
L’arrivée

YOU ARE AN IRONMAN Je me tourne vers le tableau : 11h29mn19 secondes, je n’en reviens pas ! Toutes les émotions arrivent à ce moment là, mais je ne réalise pas encore ce que je viens d’accomplir ! C’est passé tellement vite ! Oui je sais, c’est fou ! J’ai apprécié chaque seconde, je n’ai jamais flanché, à aucun moment, je n’ai jamais été « dans le dur », beaucoup me posent la question… Je vous mentirai si je vous disais que je n’ai pas eu mal, mais le mental a pris le dessus. Cette épreuve, je l’ai travaillée, pendant 6 mois de façon intense, 20h de sport en moyenne par semaine. Je suis Maman, je travaille, j’ai des contraintes, mais le sport est ma façon de m’exprimer, de ressentir des émotions uniques, de partager avec vous autour d’une passion dévorante ! Je suis fière de moi ! J’ai réalisé un de mes rêves » Virginie.